Trouver sa voie spirituelle

J'avais 22 ans et j'étais enceinte de mon premier enfant. Je passais des vacances dans la nouvelle maison de ma mère. La distance faisait que même si j'avais appris la nouvelle pour le déménagement, je n'avais pas encore vu la maison.

En arrivant dans la demeure, je trouvais que tout était sombre, ce qui était normal vu que nous étions l'hiver et que l'exposition de la maison ne permet pas au soleil de vraiment entrer dans les pièces de vie.

Ma mère me montra la chambre dans laquelle j'allais dormir, c'était une maison à deux étages et j'allais dormir au deuxième étage. Cela me convenait, même si la pièce en elle-même ne me plaisait pas du tout, car pour la petite histoire, il faut savoir que la maison avait été acheté meublée et que ma mère n'avait rien changé.

Je me retrouvais dans une chambre assez glauque, avec un crucifix juste au dessus du lit... C'était le pompon, l'impression que j'avais eu dès que je vis le lit, c'était comme le lit d'un mort. Mais je ne dis rien à ma mère qui de toutes façons ne croyait jamais vraiment ce que je disais.

J'avais emmené dans mon voyage mon petit chien qui dormait avec moi. Sa présence me rassurait et je me sentais moins seule. Les deux premières nuits se passèrent normalement, bien que j'avais la sensation d'être épiée et que j'avais un peu de mal à m'habituer à la chambre, comme si je n'étais pas à ma place. Je me disais que je devais mettre de côté mes peurs ridicules, après tout ça faisait déjà pas mal de temps que rien de bizarre ne s'était passé dans ma vie.

Le troisième soir, je me sentais électrique, j'étais au lit, j'étais fatiguée, mais impossible de fermer l'oeil. La sensation d'être épiée était de plus en plus forte et comme j'essayais de faire "comme si il ne se passait rien", je prenais un magazine que je feuilletais en faisant semblant d'être intéressée. Je regardais les heures passer, il était plus d'une heure du matin et je sentais que c'était foutu, j'allais probablement faire nuit blanche.

Il est difficile d'expliquer ce qu'on ressent énergétiquement quand une entité arrive, mais pour essayer de faire simple, j'ai ressenti dans la pièce une sorte de pression qui m'entourait et qui finit par "exploser" sans qu'il n'y ait de bruit, mais je le ressentais. Mon chien qui était au pied du lit se mit à grogner. Je tenais fermement les pages du magazine, en me disant "non non nonnnnn c'est pas possible". Respiration que je tentais de calmer, coeur qui bat la chamade, impression que je perdais le contrôle de mes émotions et d'un coup j'entendis:

"T'es qui toi?"

Mon chien se mit à aboyer et ni une ni deux je me mis à hurler et descendais aussi vite que possible dans la salon en essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller ma mère.

Assise dans le fauteuil du salon, la télé allumée pour penser à autre chose, mon chien s'installait près de moi et j'essayais de me rassurer, de me dire que soit j'étais folle, soit j'était folle lol. Même si j'avais vécu pas mal de choses dans mon enfance, on ne m'avait jamais prise au sérieux, donc j'avais fini par vouloir oublier et classer tout ça dans le dossier "délires", même si au fond de moi je savais que c'était vrai.

J'attendais avec impatience que le jour se lève, mais il en était bien loin, surtout en hiver et je commençais à me détendre un peu, même si je savais que je ne parviendrais pas à m'endormir. Le couloir menant au salon était pavé de carrelage dont certains carreaux cliquetaient quand on marchait dessus. Uniquement quand on marchait dessus. Je commençais à ressentir la même pression que tout à l'heure, je baissais le son de la télé pour être attentive, pour me persuadée que mon esprit me jouait des tours. Mais j'entendis clairement le cliquetis de plusieurs carreaux dans la cuisine, puis dans le couloir et mon chien se remit à grogner. Je l'engueulais, en lui disant d'arrêter de me faire peur, comme si il y était pour quelque chose le pauvre! Puis, je sentis deux présences dans le salon, assises dans deux fauteuils face au mien. Je me sentais observée, je n'osais plus respirer et mes neurones bossaient à fond pour savoir où j'allais pouvoir me cacher dans la maison...

Une nouvelle explosion d'énergies se produisit et au lieu d'entendre la même voix que celle que j'avais entendu dans la chambre et qui était celle d'un jeune homme, j'entendis la voix d'un vieil homme qui dit:

"Arrêtes, tu vas lui faire peur"

Effectivement, c'était plutôt loupé car j'avais très peur!

Néanmoins, après cette phrase, tout ce que je ressentais disparaissait et je sentais qu'ils étaient parti pour de bon.

J'attendais alors que le jour se lève et cela m'a paru une éternité. Ma mère se leva enfin et me demanda ce que je faisais dans le salon à cette heure. Je ne pouvais pas lui mentir, car je voulais des réponses. Quand je lui expliquais mon histoire, elle me dit ce qu'elle n'avait pas voulu me dire à mon arrivée pour ne pas m'effrayer... Les personnes âgées qui avaient vendu la maison étaient en maison de retraite actuellement, ils avaient eu un fils qui a été gravement malade toute sa vie et qui est mort dans le lit où je dormais vers ses 30 ans.

Quand j'ai su cela, je n'ai pas compris comment et pourquoi ma mère m'avait laissée dormir dans cette chambre et dans ce lit! J'étais intérieurement très en colère contre elle surtout qu'elle savait à quel point j'étais sensible, mais malgré cette aventure et les choses que je ne pouvais pas inventer elle ne m'a jamais prise au sérieux.

Cependant, cette maison allait plus tard devenir un lieu d'apprentissage incroyable pour moi. C'est là où j'ai eu beaucoup d'expériences, aussi bonnes que mauvaises et c'est grâce à cette maison et "ses habitants" que j'ai pu mieux comprendre ma médiumnité et surtout mieux la vivre.